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Lettre d'information - Juin 2020
Grégory ODEMER photographe animalier
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Photo du mois de mai
Le Monticole de roche ou Merle de roche est un petit passereau dont l'aire de répartition est essentiellement paléarctique, s’étendant de l'Espagne à la Chine, du lac Baïkal à l’Iran ; il niche aussi, très ponctuellement, au Maroc et dans le nord de l’Algérie. Dans cette zone immense, ce passereau ne fréquente cependant que des secteurs limités, bien ensoleillés, rocheux, parfois désertiques et fréquemment montagnards. La répartition européenne de l’espèce reflète ses exigences : le Merle de roche occupe la plupart des régions méditerranéennes, de l’Espagne à la Turquie, mais atteint aussi à la faveur des régions montagnardes l’Autriche, la Slovaquie, la Roumanie et le sud de l’Ukraine. En France, l’espèce se reproduit à la fois dans les Pyrénées et dans le quart sud-est du pays (du littoral méditerranéen au Jura et au Massif Central) ainsi qu’en un tout petit secteur des Vosges.
Le mâle de Monticole de roche est inconfondable avec son dessus bleu décoré d'un "mouchoir" blanc sur le dos (entre le manteau et le croupion), ses ailes brunes avec des liserés chamois et son dessous et sa queue courte orange. La femelle, plus terne, possède aussi des ailes brunes à liserés beiges mais le reste de son corps est brun moucheté avec juste la queue orange.
Migrateurs intégraux, les merles de roche reviennent généralement de leurs quartiers d’hiver d’Afrique équatoriale à la fin du mois d’avril. En mai, parfois plus tard en cas d’enneigement tardif, débutent le chant, les parades aériennes, les poursuites territoriales. Il devient alors possible de repérer plus aisément cette espèce colorée mais néanmoins étonnamment discrète.
Le nid est installé dans un pierrier ou sous un rocher et 4 à 6 œufs y sont pondus. Les nourrissages sont essentiellement notés durant la seconde quinzaine de juin. Une fois capables de voler les jeunes continuent pendant quelque temps d’accompagner les adultes puis l’espèce devient de moins en moins visible. Par la suite, l’espèce disparaît progressivement de nos contrées.
Ayant connu un déclin important, le Merle de roche ne niche plus de nos jours comme il le faisait au XIXème siècle dans le Jura, en Bourgogne, dans le Beaujolais ou dans la vallée du Rhin. S’étant apparemment limitée à ses fiefs d’altitude, l’espèce semble aujourd’hui y avoir stabilisé des effectifs. Ceux-ci ne subsisteront cependant à long terme que si les milieux adoptés par l’espèce, nécessairement ouverts et ensoleillés, sont eux-mêmes préservés, ce que risquent fort de remettre en question la déprise agricole et le déclin du pastoralisme. A ce titre, l’écobuage pratiqué par certains bergers des Cévennes ardéchoises (qui maintiennent des zones de pâturage en incendiant les landes à Genêt purgatif) contribue certainement au maintien de zones favorables au Merle de roche.
Je vous propose de l'écouter ici.
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